mardi 17 avril 2007

Les Legardeur, pas exactement le genre « garderie »

[Grands lanaudois: Famille Legardeur]


La famille Legardeur est une des plus illustres de l’histoire canadienne. Par ailleurs, il appert que leurs qualités d’initiative et de courage avaient des envers.

L’ancêtre et premier immigrant, Pierre Legardeur de Repentigny fut directeur des embarquements pour la Nouvelle-France vers 1645. Il faisait la navette entre la colonie et la métropole. Avant son départ en 1647, on l’obligea à présenter sa comptabilité. On s’aperçut qu’il manquait de méthodes comptables et ne lésinait pas sur les dépenses.

Son fils Jean-Baptise fut garde de la marine et conseiller au Conseil souverain. C’est lui qui commanda les miliciens canadiens lors de la première campagne du régiment Carignan-Sallières en pays iroquois. Mêlé tôt à la traite des fourrures, il fut accusé en 1660 par Jean Peronne* Dumesnil d’avoir tué son fils Michel d’un coup de pied en pleine figure à la suite d’une dispute relative au troc des fourrures et de l’alcool. Toutefois, il n’y eut aucune suite à cette accusation qui, fondée ou pas, ne semble avoir en rien influencé sa carrière.

Pierre Legardeur de Repentigny , fils du précédent, commença sa carrière militaire comme « petit officier » ; après avoir servi quelques années en cette qualité, il devint enseigne dans les troupes de la marine en 1685, et en avril 1687, il obtint une commission de capitaine de milice, commission octroyée par Brisay de Denonville. C’est sans doute à ce titre qu’il participa à l’expédition contre les Iroquois à l’été de 1687. S’il n’a pas tué de civil dans une bagarre, on dit qu’il était indolent ; c’est son épouse Agathe de St-Père qui manifesta tant d’initiative qu’elle fut une des rares femmes d’affaires en Nouvelle-France.

Le plus célèbre Legardeur en matière de caractère bouillant fut François-Xavier, officier dans les troupes de la Marine, né à Montréal le 24 mai 1719 de Jean-Baptiste-René Legardeur de Repentigny et de Marie-Catherine Juchereau de Saint-Denis. Ce Legardeur est surtout connu comme le meurtrier du négociant de Québec, Nicolas Jacquin, dit Philibert, en 1748. Condamné par la Prévôté de Québec à être décapité et à une amende de 8 000 livres, il se réfugie au fort Saint-Frédéric. En faisant valoir ses services et son talent militaire, il demande des lettres de rémission au roi ; le commandant général Roland-Michel Barrin de La Galissonière et l’intendant Bigot lui accordent leur appui. Il obtient ses lettres de grâce en 1749. De retour à Québec, il se heurte à l’opinion publique qui ne pardonne pas aussi vite que le roi. Le gouverneur La Jonquière préfère le transfert à l’île Royale.

Ce meurtre est à l’origine de la célèbre légende du Chien d’Or qui donna lieu à plusieurs interprétations. Un frère de la victime Philibert aurait réussi à venger le négociant en tuant Legardeur en Inde. Legardeur et Philibert sont parmi les personnages principaux du roman de William Kirby*, The Golden Dog.


Claude Ferland
Réseau des chercheurs en histoire de Lanaudière
(RCHL)


Photo: Pierre Legardeur, propriétaire de la seigneurie de Repentigny.
Source:
Site Internet de la ville de Mascouche

1 commentaire:

Unknown a dit...

Merci pour cet article, c'est toujours intéressant ces histoires seigneuriales!