mercredi 18 avril 2007

Quand une Société d’histoire s’intéresse à la toponymie locale

Au mois de mai prochain, la Société d’histoire de Saint-Roch-de-l’Achigan profitera de son assemblée générale annuelle pour ouvrir un chantier de réflexion sur la toponymie de sa municipalité. L’idée est loin d’être désincarnée, à l’heure où les municipalités lanaudoises sont dans la mire des promoteurs immobiliers : l’arrivée prochaine du train de banlieue, la construction imminente du pont de l’autoroute 25 et la hausse du marché immobilier montréalais sont au nombre des facteurs qui laissent deviner une croissance des parcs résidentiels dans les municipalités rurales. Et qui dit développement résidentiel dit nouveaux noms de rues : reste à savoir quelle couleur la communauté veut donner à ces nouvelles figures toponymiques. L’expansion du réseau de rues d’une localité, n’est-ce pas là une occasion en or pour honorer la mémoire des pionniers du lieu, ou encore d’événements marquants?! La toponymie et la commémoration qui marchent ensemble, voilà une association souhaitable. Mais une fois que cette direction est prise, reste à savoir le qui, le comment, et le pourquoi. On veut bien donner un nom significatif et porteur de sens à telle ou telle rue, mais par où commencer?! C’est précisément à ce niveau qu’une société d’histoire peut s’avérer être un atout majeur pour une municipalité : elle apparaît comme un organisme consultatif de premier plan dans de telles démarches. Dans Lanaudière, on trouve quelques initiatives récentes en matière de toponymie. Claire St-Aubin, de la Société d’histoire de Joliette/de Lanaudière, a publié en 2004 l’histoire des noms de rue de Joliette. À Lachenaie, le nouveau développement résidentiel nommé « Domaine des pionniers », situé à la rencontre des autoroutes 40 et 640, a retenu le nom des premiers résidants de la localité pour baptiser ses nouvelles rues.


À Saint-Roch-de-l’Achigan, l’histoire des noms de plusieurs rues a déjà été amorcée par Roger Lemay dans ses publications sur la localité. La démarche actuelle de la Société d’histoire se présente d’abord comme une mise à jour du travail précédemment effectué sur les noms de rues : elle cherche d’abord à amasser de l’information sur les rues moins documentées, en même temps qu’elle souhaite compléter le travail amorcé pour les autres rues. Au bout du compte, la Société d’histoire pourra mieux renseigner la population sur les noms affichés et les mettre plus facilement en valeur, en utilisant par exemple des stratégies de communication appropriées mise en œuvre avec la municipalité.

À terme, ce travail de la Société d’histoire lui permettra d’obtenir une vue d’ensemble de sa toponymie : le portrait dégagé donnera un aperçu de la place réservée à la mémoire des pionniers et au patrimoine historique dans la toponymie locale. Il offrira surtout la chance d’identifier les thèmes, les personnages ou les familles qui n’ont que peu ou pas de place dans le paysage toponymique, alors qu’en contrepartie ils sont incontournables dans l’histoire locale. Aucun nouveau développement domiciliaire n’est à prévoir prochainement à Saint-Roch-de-l’Achigan, mais la Société d’histoire aura tout de même fait ses « devoirs toponymiques », de façon à être en mesure de fournir des renseignements à la municipalité lors de futurs projets.

Mais avant d’en arriver à cette étape, la Société d’histoire de Saint-Roch-de-l’Achigan vous invite donc à assister aux échanges sur l’historique des rues de sa municipalité. Une telle démarche ne peut être que bénéfique pour la mémoire et l’identité locales. Trop souvent on entend que l’identité des localités se perd avec le développement : la toponymie offre pourtant une belle occasion de conjuguer le futur au passé. Venez donc en grand nombre à l’assemblée générale annuelle de la Société d’histoire de Saint-Roch, vendredi le 11 mai à 19 heures, au Centre administratif municipal situé au 30, rue du Dr-Wilfrid-Locat Nord.



Jean-René Thuot
Correspondant pour la Société d’histoire de Saint-Roch-de-l’Achigan

1 commentaire:

Anonyme a dit...

En effet ces travaux sur la toponymie renseignent les citoyens sur l'identité de leurs lieux habituels.
L'Assomption prépare la sortie d'une telle étude dans quelques mois.